"J'ai attendu 40 ans pour oser ... et je ne regrette rien".

L’histoire de Laetitia, l’une des premières élèves de POP Studio

Abi Prevost

9/4/20254 min read

Il y a des rencontres qui changent une vie. Pour moi, Laetitia fait partie de celles-là. Elle est l’une de mes toutes premières élèves, et surtout, la première à avoir cru en moi avant même que moi je crois en moi.

À l’époque, nous étions simplement deux élèves, binômes de pole dans un cours collectif. De mon côté, je commençais tout juste ma formation d’enseignante… et je doutais énormément. Mes figures ne ressemblaient à rien, mes jambes n’étaient pas assez tendues, mes spins trop hésitants, mes pointes de pieds pas franchement gracieuses. Et cette voie que ne cessait de tourner dans ma tête “Mais qui suis-je pour prétendre enseigner la pole dance ?”Syndrome de l’imposteur : bonjour.

Pourtant, transmettre a toujours fait partie de moi. Que ce soit dans mon métier (où j’adore expliquer la métrologie en version “balance de cuisine” plutôt que définition Wikipédia) ou dans mon rôle de maman face aux “pourquoi” infinis de Tyméo (bon, parfois il me coince et je dois googler 😅), j’ai toujours aimé trouver les bons mots pour éclairer. Enseigner la pole n’était finalement que la suite logique… même si au début, devant mon miroir, mes explications sonnaient maladroites.

Et puis Laetitia est arrivée.
Avant même la fin de ma formation, elle me demande : “Tu donnes des cours particuliers ?”
Je bafouille : “Euh… pas encore, ma formation n’est pas finie…”
Elle insiste. Et mieux encore : “C’est combien le cours ?”

👉 Ce jour-là, elle n’a pas seulement décidé de me suivre, elle a décidé de me faire confiance. Cette première « rémunération » a eu pour moi la valeur d’un trésor : la preuve que j’étais légitime à transmettre.

Ces séances avec Laetitia ont été une révélation. Oui, elles ont confirmé mon envie d’enseigner. Mais surtout, elles lui ont permis de progresser, de dépasser ses appréhensions, d’oser. Nous avons grandi ensemble, chacune à notre manière.

Et cerise sur le gâteau, nous avons eu l'occasion de monter sur scène ensemble : quoi de mieux que de partager notre passion ensemble devant un public ?

Aujourd’hui, si j’adore la pole, ce que je préfère encore plus, c’est vous : vous voir progresser, vous voir fières de vous, vous voir arriver parfois chonchon, fatiguées par les tracas du quotidien… et repartir avec le sourire, plus légères, plus confiantes. C’est ça, ma plus belle récompense.

Alors merci Laetitia, d’avoir cru en moi la première. Merci à toutes mes élèves de cette première année, pour votre patience, votre bienveillance, vos rires et vos bleus partagés. Maintenant ? Let’s Go pour une deuxième année d’enseignement au sein de POP Studio.

Et pour célébrer ce parcours, je vous laisse maintenant découvrir l’interview de Laetitia.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’essayer la pole dance ?
J’ai toujours été attirée par la danse et l’univers cabaret : Moulin Rouge, Crazy Horse, les shows à Las Vegas… J’aimais ce mélange de danse, de féminité et d’accessoires (barre, chaise). Longtemps, je pensais que la pole était réservée aux pros. À 40 ans, je me suis dit : “Stop, tu testes.” Mon objectif ? Me faire plaisir d’abord, gagner en tonicité ensuite, et surtout
assumer ma féminité.

Tu te souviens de ton tout premier cours ?

Hiver 2023. Je me perds pour trouver la salle (classique 😅). Je débarque en tenue de yoga, sans short ni grip : j’apprends vite qu’il faut de la peau qui accroche ! Cours tous niveaux, des âges et des corps différents, toutes magnifiques. Moi ? Zéro force dans les bras… mais j’ai dit “je reviens”. Mes progrès ont été baby steps, mais solides.

Des clichés qui t’ont touché ?
Oui : “danser en string”, “ton mec doit être content”… En réalité, la pole est un sport exigeant, pas un spectacle de salon. Et j’adorais l’idée d’un endroit où
on s’en fiche de qui tu es : pas de CV, pas d’étiquette, juste des pôleuses.

Qu’est-ce qui t’a aidée à persévérer ?
Les
binômes bienveillants et la méthode. J’ai besoin qu’on décortique : placement des doigts, quels muscles travaillent, pourquoi ça pique (et pourquoi c’est bon signe). Les cours particuliers au POP Studio m’ont apporté ce cadre : doux mais structuré, à l’écoute de mes peurs et de mes objectifs.

Comment tu décrirais l’ambiance chez POP Studio ?
Chaleureuse, safe, bienveillante. Lumières douces, musique pas trop forte, une vraie bulle. On vient pour progresser : objectif de séance, ajustements si besoin, et vrai échauffement (jusqu’à 30 min) qui prépare tout le corps. Étirements en fin de cours : ça clôt, ça apaise, ça ancre les acquis.

Tes progrès depuis le début ?
Physiquement, grosse évolution : deltoïdes qui se dessinent, plus de force pour les
inversions, mobilité qui grimpe. Mentalement, confiance décuplée : tête à l’envers, le corps gère et tu réalises de quoi tu es capable.

Ta figure chouchou ? Et ton rêve ?
Le Butterfly (symbolique pour moi). J’adore tout ce qui est aérien : écureuil volant, viva split à la barre, Martini. J’aime quand la force ne se voit pas, mais se ressent.

Un souvenir marquant ?
Une reprise où j’avais peur d’avoir “tout perdu”. Le format intimiste m’a évité d’abandonner. On a repris
en douceur, j’ai filmé, j’ai vu ce que je savais encore faire : soulagement et fierté.

POP Studio en trois mots ?
Chaleureux – Safe place – Bienveillance.
Ici, personne ne juge. Parfois on pleure, puis on rit, puis on réussit. Et
on se félicite. (Oui, on entend souvent “bravo, t’es belle” — et ça fait un bien fou !)

Un point fort et un axe d’amélioration ?
Point fort :
bienveillance cadrée + orga solide (site, com’, créneaux, progression).
Axe futur :
plus d’espace un jour, et des moments hors studio (sorties cabaret, championnats, restos) pour nourrir la communauté.

Un mot pour celles qui hésitent ?
N’hésitez pas. Oui, on se met (un peu) à nu, oui, il y a des bleus, oui, c’est intense. Mais en 1h30, la dose de puissance et de confiance est incroyable. Fais confiance à ton corps : il sait faire.